Des milliers de patients du NHS en Angleterre atteints de sclérose en plaques (SEP) se verront bientôt proposer un comprimé à prendre à domicile pour gérer leur condition, leur évitant ainsi des visites à l’hôpital pour des injections ou des perfusions.
La cladribine peut aider les personnes atteintes de la forme récurrente-rémittente active de la maladie, ainsi que celles atteintes de SEP plus sévère et hautement active, pour laquelle elle est déjà utilisée, selon l’organisme consultatif sur les médicaments NICE.
Selon les experts, élargir l’accès au médicament devrait offrir à davantage de patients la liberté de ne pas être hospitalisés et libérer du temps dans les cliniques.
Le NHS est le premier système de santé en Europe à déployer ce traitement.
NICE devrait publier des directives définitives pour l’Angleterre en avril, avec un accès probable au Pays de Galles et en Irlande du Nord par la suite. L’Écosse l’envisage également.
Il y a plus de 150 000 personnes atteintes de la sclérose en plaques – une maladie qui affecte le cerveau et la moelle épinière – au Royaume-Uni.
Bien qu’elle ne puisse pas être guérie actuellement, un traitement peut ralentir la maladie et atténuer les symptômes.
Les essais montrent que la cladribine peut réduire le nombre et la gravité des rechutes.
Le médicament cible certaines cellules immunitaires impliquées dans l’inflammation et les dommages à la myéline dans la sclérose en plaques.
Il est administré en deux cures de traitement, espacées de 12 mois, ce qui signifie que les patients prendraient environ 20 comprimés à domicile.
Le prix catalogue est d’environ 2 000 £ par comprimé, mais il n’est pas clair combien le NHS paie, car il peut négocier des remises avec les entreprises pharmaceutiques.
On estime qu’environ 2 000 patients pourraient se voir proposer le traitement au cours des trois premières années.
Clare Elgar, 37 ans, de Southampton, a pris de la cladribine pour sa sclérose en plaques récurrente, qui a été diagnostiquée en janvier 2021 après avoir ressenti une perte de fonction dans son bras droit et un engourdissement sur son visage.
Clare dit : « Pouvoir suivre le traitement à domicile signifiait que je pouvais maintenir ma routine quotidienne sans avoir à me rendre à l’hôpital. Je suis ravie que les nouveaux critères offrent désormais à d’autres personnes comme moi la possibilité de bénéficier de ce médicament qui change la vie. »
Laura Thomas, responsable des politiques à la Société de la sclérose en plaques, a déclaré : « Cette décision pourrait particulièrement bénéficier aux personnes qui auraient du mal à se rendre régulièrement à l’hôpital, comme les jeunes adultes en âge de travailler. »
Cela bénéficiera également aux patientes envisageant de fonder une famille, car il est sûr de tomber enceinte six mois après le dernier traitement, ce qui est moins restrictif que de nombreuses autres options, selon Mme Thomas.
« Nous sommes ravis que davantage de personnes atteintes de la sclérose en plaques puissent désormais choisir un traitement efficace qui correspond à leur mode de vie. »
