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Le dynamisme de l’Afrique est entravé par les crises actuelles (ONU)

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Les acquis du développement de l’Afrique sont menacés par les trois grandes crises actuelles, a déploré la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, lors d’un dialogue sur le développement africain organisé au siège de l’ONU.

« L’Afrique demeure un continent riche en ressources humaines et naturelles et doté d’un énorme potentiel économique et social inexploité », a remarqué Abdulla Shahid, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Mais la pandémie de COVID-19 a « annulé les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies et réduit davantage une marge de manoeuvre budgétaire déjà limitée », s’est inquiétée en écho la numéro 2 de l’ONU.

La Covid-19 a en effet mis en évidence et exacerbé les inégalités sociales dans presque tous les domaines : distribution des vaccins, croissance économique, accès à l’éducation et aux soins de santé, et pertes d’emplois et de revenus. 

Chocs en série

« De toutes les régions, l’Afrique a sans doute connu les transformations les plus spectaculaires au cours des 76 ans d’histoire des Nations Unies. Au cours de cette période, de nombreux pays africains ont lutté pour obtenir et gagner leur indépendance, tout en étant plongés dans des luttes pour le développement socio-économique, la paix et la sécurité », a pointé M. Shahid. 

Malgré ces victoires, pour la première fois depuis plus de 20 ans, la pauvreté a augmenté en Afrique, avec les femmes et les travailleurs informels touchés de manière disproportionnée. La pandémie a en effet entraîné la pire récession économique depuis un demi-siècle en Afrique, avec une contraction du PIB réel de 3% en 2020, sur fond d’accumulation rapide de la dette, a pour sa part remarqué le Président du Conseil économique et social (ECOSOC) Collen Vixen Kelapile.

Le changement climatique continue lui aussi de menacer l’avenir du continent : « les sécheresses, les inondations et les ouragans sont de plus en plus nombreux et sévères, et les pays africains sont en première ligne », a rapporté Mme Mohammed. Sans compter la guerre en Ukraine qui, en plus de causer d’immenses souffrances, précipite une crise alimentaire, énergétique et financière d’ampleur mondiale frappant l’Afrique de plein fouet. En l’espace de trois mois seulement, 71 millions de personnes dans les pays en développement sont tombées dans la pauvreté, conséquence directe de la flambée des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie. Les personnes vivant dans des régions comme le Sahel et la Corne de l’Afrique sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire. 

Face à ces chocs en série, Mme Mohammed a souligné que « l’Afrique que nous voulons » était toujours à portée de main, mais que pour y parvenir, « nous devons changer nos mentalités et transformer cette triple crise en une opportunité ». 

Des objectifs à la portée du continent

Elle a appelé à se concentrer sur plusieurs points, comme mettre en place des cadres et des institutions politiques efficaces et fiables, en appelant à « une réponse politique énergique aux défis d’aujourd’hui », sans quoi les inégalités risquent selon elle de s’enraciner.

Mme Mohammed a aussi préconisé  pour l’Afrique des investissements dans les technologies numériques, l’éducation et le développement des compétences, en tant que « catalyseurs de l’industrialisation de l’Afrique » ; de développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sur l’ensemble du continent, et d’avoir « une approche globale » du financement.

Elle a ajouté que les pays africains avaient besoin d’une aide financière immédiate pour passer le cap des prochaines années – par le biais du « réacheminement des droits de tirage spéciaux non utilisés », de l’augmentation des subventions concessionnelles et du renouvellement de l’initiative de suspension du service de la dette.

Tous les regards convergent maintenant vers la COP27 en Egypte, « la COP africaine »

« Avec la COP27 en Égypte à l’horizon, nous avons l’occasion de nous mobiliser pour soutenir les pays africains, en particulier leurs besoins et leurs priorités, afin de garantir des progrès significatifs contre le changement climatique », a ajouté M. Sahid, en faisant référence à la prochaine conférence sur le climat.

« La COP27 en Égypte sera la COP africaine », a pointé la Vice-Secrétaire générale. L’évènement sera l’occasion de s’appuyer sur les résultats de Glasgow et de montrer nos ambitions de tenir les promesses du Programme de développement durable à l’horizon 2030, des Accords de Paris ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qu’il s’agisse d’accroître et d’accélérer les investissements dans des solutions d’adaptation au climat protégeant les individus et les écosystèmes, ou de renforcer la résilience pour les crises à venir.

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