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Sommet virtuel sur la démocratie, intervention de son Excellence Monsieur Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO

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Monsieur le Président Joe BIDEN,
Mesdames et Messieurs, les Chefs d’État et de Gouvernement; Mesdames et Messieurs;
Distingués invités.

Permettez-moi de vous remercier de m’avoir associé aux discussions de ce jour, portant sur des questions d’intérêt commun à nos peuples, dont la démocratie, la lutte contre la corruption et le respect des droits humains, domaines qui contribuent à l’avènement de l’État de droit, que j’ai proclamé comme objectif primordial de mon mandat à la tête de la République Démocratique du Congo.

Depuis mon accession à la magistrature suprême en date du 24 janvier 2019, date témoin de la première passation pacifique du pouvoir en République Démocratique du Congo, je me suis attelé, avec mon Gouvernement, à renforcer la démocratie. À cet égard, j’ai œuvré, dès les premières semaines de mon mandat à procéder à la libération de nombreux prisonniers politiques ainsi qu’à la facilitation du retour de plusieurs hommes politiques autrefois forcé de s’exiler sous d’autres cieux. La liberté d’association et de manifestation ont quant à elles été consolidées et n’ont été limitées que dans l’intérêt de préserver l’ordre public, conformément aux lois et dans les conditions prévues par celles-ci.

Par ailleurs, comme le veut l’esprit de la palabre africaine, lorsque j’ai eu à changer de coalition gouvernementale, je l’ai fait en étroite concertation avec les forces vives de la nation. Ce dialogue est devenu quasi-permanent avec des segments de la population, comme le démontrent mes échanges avec mes compatriotes rencontrés lors de mon séjour dans la partie Est de mon pays, meurtrie par l’activisme de groupes terroristes.

Cette volonté de renforcer la démocratie et de rétablir le dialogue avec la population s’est également manifestée lorsqu’il a fallu proclamer l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.

En effet, dans les semaines qui ont précédé la proclamation de cette mesure, j’ai entrepris plusieurs échanges aussi bien avec les élus de ces provinces qu’avec les pays voisins, tels que le Rwanda et l’Ouganda, ce dernier étant lui-même frappé par le groupe terroriste dénommé Allied Democratic Forces («ADF», en sigle) qui sévit également dans la partie Est de mon Pays.

En conformité avec les lois du pays, cet état de siège a été prorogé à plusieurs reprises, avec l’autorisation des deux chambres du Parlement.

Toujours dans cet exercice de consolidation de la démocratie je m’engage à organiser les élections dans les délais constitutionnels.

À ce propos, la mise en place récente d’une nouvelle équipe pour diriger la Commission électorale nationale indépendante (« CENI », en sigle) rentre dans le cadre de mes efforts pour préparer un processus électoral crédible, transparent, juste et libre.

Mesdames et messieurs, Distingués invités ;

Je ne pouvais, à mon accession au pouvoir, m’imaginer le degré de corruption qui rongeait mon pays. Afin de répondre à ce fléau et en vue de dégager les moyens nécessaires pour le développement économique et social de nos populations, j’ai engagé une lutte sans merci contre cette gangrène. Le renforcement de l’Inspection générale des finances (IGF) et la lutte qu’elle a menée sans désemparer contre les réseaux mafieux bien installés en République Démocratique du Congo ont permis à l’État de commencer à engranger des dividendes de la lutte anti-corruption qui contribuent à l’assainissement de nos finances publiques.

Ces efforts sont actuellement concentrés sur le secteur minier et le réexamen des contrats parfois léonins signés dans ce domaine, en vue d’un rééquilibrage des partenariats et ce, dans l’objectif de les rendre plus équitable.

Fort des résultats obtenus à ce jour, je m’engage à poursuivre cette lutte contre la corruption sous toutes ses formes, en adoptant, notamment, les mesures suivantes :

  • Le renforcement et l’autonomisation de l’Agence nationale de la lutte contre la corruption ;
  • Le renforcement de la Cour des comptes et des cours et tribunaux ;
  • La réforme des lois anti-corruption ; et
  • L’orthodoxie dans la gestion transparente des ressources publiques et de l’exécution du budget de l’État.

Mesdames et messieurs, Distingués invités ; Tout en veillant à la prospérité des libertés fondamentales, dont la liberté de la presse, mon gouvernement accorde une priorité à promouvoir, y compris par l’adoption des lois nouvelles, la protection des personnes et groupes vulnérables, dont les personnes vivant avec handicap et les peuples autochtones. Sur le plan régional africain, en ma qualité de président en exercice de l’Union africaine, j’ai parrainé l’organisation de colloques internationaux, notamment sur les personnes atteintes d’albinisme (en octobre 2021) et sur la masculinité positive dans le cadre des 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes.

Mon pays ayant un lourd passif en termes de crimes de masse, j’ai pris une option ferme pour la relance du processus de justice transitionnelle, pour lequel des consultations populaires vont bientôt débuter. Dans ce cadre, j’ai mis en place une commission multisectorielle chargée de la mise en œuvre de la dite justice transitionnelle, et qui travaille en étroite collaboration avec le gouvernement et le système des Nations Unies en République Démocratique du Congo.

Je souhaite plein succès à ce sommet sur la démocratie, la lutte contre la corruption et la protection des droits humains.

Je vous remercie.

CellCom/ Présidence RDC 9 Décembre 2021

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