La popularité des cigarettes électroniques jetables ou vapes a diminué avant une interdiction de leur vente à l’échelle du Royaume-Uni le 1er juin, selon une étude.
Les chercheurs pensent que les utilisateurs de cigarettes électroniques se tournent vers les modèles rechargeables et réutilisables en prévision de l’interdiction.
Selon une recherche de l’University College London (UCL), le pourcentage de personnes âgées de 16 à 24 ans qui utilisent principalement des cigarettes électroniques jetables a presque diminué de moitié au cours de l’année dernière, passant de 63 % à 35 %.
L’utilisation globale de la cigarette électronique s’est stabilisée entre janvier 2024 et 2025 chez tous les adultes de plus de 16 ans, après plusieurs années de croissance significative.
L’interdiction par le gouvernement britannique des cigarettes électroniques jetables et à usage unique vise à réduire les déchets, car, dans la plupart des cas, ces cigarettes ne peuvent pas être recyclées et finissent souvent dans les décharges ou polluent les milieux naturels.
L’interdiction vise également à lutter contre l’augmentation du vapotage chez les jeunes et à protéger les enfants des dangers.
L’étude de l’UCL a examiné les données d’enquêtes sur les habitudes de vapotage en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse, à la fois avant et après l’annonce de l’interdiction.
L’étude a utilisé des données de la Smoking Toolkit Study, qui a recueilli des informations sur 88 611 personnes âgées de 16 ans et plus.
Avant l’interdiction, entre janvier 2022 et janvier 2024, le vapotage chez les personnes âgées de 16 ans et plus est passé de 8,9 % à 13,5 %.
Chez les jeunes adultes âgés de 16 à 24 ans, l’utilisation a augmenté plus fortement, passant de 17 % à 26,5 %.
Après l’annonce de l’interdiction, les chercheurs ont constaté une diminution du nombre de vapoteurs utilisant principalement des cigarettes électroniques jetables – dans toutes les tranches d’âge et en particulier chez les 16-24 ans.
L’étude a seulement interrogé les utilisateurs de cigarettes électroniques sur leur choix principal d’appareil.
La Dre Sarah Jackson, qui travaille pour le groupe de recherche sur le tabac et l’alcool de l’UCL et est l’auteure principale de l’enquête, déclare à la BBC qu’elle pense que « plus de personnes se tournent vers des dispositifs rechargeables et réutilisables » plutôt que d’arrêter complètement de vapoter.
« Nous voyons souvent des personnes modifier leur comportement en réponse à des changements de politique imminents avant qu’ils n’entrent en vigueur », ajoute-t-elle.
Les cigarettes électroniques jetables sont des dispositifs à usage unique, pré-remplis de liquide à vapoter, tandis que les dispositifs rechargeables et réutilisables ont une durée de vie plus longue et représentent souvent une option plus économique pour vapoter à long terme.
Une cigarette électronique réutilisable contient un liquide de vape qui peut être rechargé et une batterie qui peut être rechargée.
Le Dr Jackson ajoute que les fabricants de cigarettes électroniques ont également réagi rapidement à l’interdiction imminente, avec « les marques jetables les plus populaires » produisant des versions rechargeables de leurs modèles les plus prisés.
« Ils sont très similaires en termes de design, de couleurs, de saveurs et même de prix », dit-elle.
Bien que le Dr Jackson pense qu’il soit trop tôt pour dire si la nouvelle stratégie du gouvernement dissuadera les jeunes de vapoter, elle soutient que les législateurs en matière de santé sont confrontés à « un problème d’équilibre ».
« Nous savons qu’il est logique de faire quelque chose pour essayer de réduire le nombre considérable de jeunes qui commencent à vapoter, mais la priorité clé en matière de santé publique reste le tabagisme », dit-elle.
« Cela est bien plus nuisible et cause la mort de nombreuses personnes chaque année. Nous devons donc nous assurer que les mesures politiques mises en place pour lutter contre le vapotage chez les jeunes ne dissuadent pas les gens d’utiliser les cigarettes électroniques, qui sont très efficaces pour arrêter de fumer », ajoute-t-elle.
